Fenomenología y Filosofía Primera 
«El filósofo se incluye a sí mismo, en cierto modo de una vez para siempre, en la peculiar tradición de los hombres sin tradición, o sea, de los socráticos» M. G-B.

García-Baró. Ensayo sobre la fenomenicidad del Dios único

Os reseñamos esta importante publicación que da razón del último "Colloquio Castelli ". Allí contáis con la contribución del profesor García-Baró: Ensayo sobre la fenomenicidad del Dios único.
Aquí podéis ver el índice completo y la disponibilidad de este Volume LXXXXII. 2014, 1-2, del Archivio di filosofia.
También a continuación podéis leer el Prólogo, y la Introducción al coloquio, que están también disponibles para descarga gratuita en la página del Archivio.

AVANT-PROPOS
Jean-luc marion
Le monothéisme devient, ou plutôt redevient une question d’actualité. bien enten- du cette actualité relève d’abord du champ politique. les événements récents ont ravivé la thèse très commune selon laquelle le monothéisme – un seul dieu pour tous – implique intrinsèquement une violence politico-religieuse – tous doivent reconnaître le même et unique dieu, qui, à chaque fois coïncide avec celui de qui parle et menace. le regain d’intérêt pour la constitution de ce qu’il est convenu de nommer «le théologico- politique» se greffe sur ce premier débat. mais le monothéisme, supposé violent politi- quement, se trouve aussi, par amalgame, mis en cause sous d’autres rapports. D’abord parce qu’il imposerait une identité globale et universelle, destructrice de toute diversité et différence (culturelle, politique, sexuelle, etc.), ne pouvant que favoriser toutes les tentatives impérialistes. ensuite et inséparablement parce qu’il favorise toutes les for- mes de construction hiérarchique des rapports sociaux et familiaux.
cette problématique, aussi répandue que sommaire, atteste pourtant vite sa fragi- lité, ne serait-ce que parce qu’elle emploie un étrange et contradictoire pluriel – les monothéismes –, voire pratique l’étude des monothéismes. le pluriel ici détruit le con- cept. surtout il masque plusieurs autres questions, elles essentielles. – D’abord peut- on assembler sous le même titre de «religions monothéistes» le judaïsme (et encore: lequel? ancien ou post-chrétien?), le christianisme (et encore: les théologies trinitaires ne diffèrent-elles pas entre catholiques, protestant et grecs-orthodoxes?) et l’islam? ces traditions ne se sont-elles pas précisément affrontées sur la pluralité de la divinité que le christ semble impliquer pour deux d’entre elles? – ensuite et surtout, ne devrait- on pas d’abord définir le polythéisme, au lieu de le présupposer connu ou de le rêver comme un paradis perdu? la diversité des dieux, érigée en norme, n’implique-elle pas au contraire leur appropriation par un groupe, qui n’y cherche que les moyens de son auto-affirmation, donc de l’exercice de sa domination? les religions nationales n’ont- elles pas, dans l’histoire moderne, montré le véritable visage du polythéisme antique? – Quel rapport enfin faut-il établir entre la dénonciation de l’idolâtrie et l’instauration du monothéisme? Qu’implique que Dieu n’ait pas rang d’idole?
ce n’est qu’après avoir approché ces questions (sinon y avoir répondu) que d’au- tres interrogations pourront devenir audibles. – la première est directement politique: quelle pertinence peut-on reconnaître aujourd’hui au débat de l’entre-deux guerres sur la «monarchie», tant chez les Grecs anciens que chez les pères des premiers siècles? la monarchie divine, telle que la théologie trinitaire la réclame, implique-t-elle la recon- naissance d’une monarchie politique (empire, état moderne, royauté ou régime tota- litaire, etc.) ou au contraire s’y oppose-t-elle (conflit entre le pape et l’empereur)? – la seconde relève de l’histoire de la philosophie: le concept de monothéisme a-t-il une origine théologique, ou plutôt philosophique? la polémique biblique (et coranique) contre les dieux idolatriques, puis la polémique des pères coïncident-elles complète- ment avec les distinctions de l’apologétique moderne sur la ou les religions naturelles et avec l’élaboration d’un concept fort de monothéisme par l’idéalisme allemand? aquel concept de monothéisme s’adressent donc, consciemment ou non, les attaques contemporaines?
enfin un troisième question concerne directement la théologie: il conviendrait de s’interroger sur le type d’altérité de Dieu que suppose le monothéisme ici en question. car cette altérité de Dieu, qui peut devenir sa complète étrangeté envers l’humanité, peut aussi s’entendre comme un révélation de l’altérité en Dieu: le christianisme en ce sens dépasse, avec la révélation de la trinité, l’alternative entre mono- et poly-théismes. le christ, comme l’ouverture du monothéisme, manifeste que la différence entre l’hu- manité et la divinité s’inscrit elle-même dans la distance du père au Fils, médiatisée en personne par l’esprit. la seule véritable démonstration «Qu’il n’y a pas trois dieux» se trouve dans la «vie en christ» comme vie en Dieu trine. ce qui pose une question aux théologiens: quel rapport établir entre le traité de Deo uno et le traité de Deo trino? Va-t-il de soi que le premier doit toujours précéder le deuxième? ou le second ne commande- t-il pas le premier? 


INTRODUCTION AUX TRAVAUX  
Perluigi Valenza
Chers collègues et amis, je suis heureux de vous souhaiter encore une fois la bien- venue à rome pour le 36ème colloque castelli et je vous remercie d’avoir accepté l’invitation à y tenir un exposé ou une communication.
Quelques considérations sur le thème de notre colloque. l’introduction que vous avez reçue montre les perspectives selon lesquelles nous voulons réfléchir dans nos travaux de ces jours-ci, le monothéisme, surtout une fois que nous nous sommes dé- barrassés de la question apparemment plus actuelle mais plus superficielle du lien entre monothéisme et violence, qu’elle soit politique ou métaphysique. Que signifie mono- théisme en réalité? la question implique qu’on se réfère à quelque forme historique du monothéisme et donc qu’on en parle au pluriel, pluriel qui semble inévitablement contradictoire par rapport au concept en question. a-t-on à faire plutôt avec un concept tout à fait philosophique, qui cherche à catégoriser une réalité complexe sans y réussir, d’autant plus que chaque religion est à son tour complexe sous ce point de vue?
il faudrait avant tout, sur le plan de la catégorisation, éclairer le couple des contraires dont le concept de monothéisme est un des membres. sur le plan logique le monothéi- sme semble etre compréhensible en rapport à son alternative, la pluralité des dieux, donc le polythéisme. mais de toute évidence il ne s’agit pas d’une question qu’on peut résoudre sur le plan logique: le polythéisme n’est pas intrinsèquement contradictoire par rapport au monothéisme ou bien la contradiction possible implique d’autres concepts, comme le concept du bien dans l’Euthyphron de platon, face auxquels l’idée du Dieu unique créateur rencontre aussi des difficultés, il suffit de penser à la querelle sur la théodicée. D’autre part on ne peut pas assimiler monothéisme et polythéisme comme deux options à l’intérieur des traditions et récits compatibles: le monothéisme ne consiste pas en la croyance en un Dieu unique comparable à la divinité protectrice d’une communauté ou d’une ville.
on a cherché toutefois dans l’histoire des religions et de la philosophie de la religion à surmonter cette opposition en considérant le monothéisme comme la vérité qui est sous-jacente au polythéisme: le monothéisme exprimerait un besoin de totalité et de vérité qui est encore obscur dans l’ensemble des récits mythiques des religions po- lythéistes. Voilà donc un autre terme possible de comparaison: le monothéisme se défi- nirait par une demande de vérité et d’universalité qu’on ne trouve pas dans les religions polythéistes, religions de la traduction et de la pluralité face à la vérité exclusive et ex- cluante du monothéisme. certes, le monothéisme se définit par le refus de l’idolâtrie, du culte rendu à des idoles, mais alors, c’est la nature du culte et le statut de l’image qui sont objet de discussion et donc le rapport entre la dénonciation de l’idolâtrie et l’in- stauration du monothéisme. l’épisode biblique du veau d’or semble éclairer les termes de cette instauration comme refus total de se fabriquer des images de Dieu, mais cela ne résout pas le problème de la limite de la représentation si, dans la comparaison des religions du livre, on a rapproché le logos trinitaire à la loi et au prophète. les racines même du christianisme et de l’orthodoxie et de l’hétérodoxie à son intérieur ont été marquées par l’interprétation de l’incarnation et par l’iconoclasme.
si, de toute évidence, c’est le christianisme qui met en question cette façon de comprendre l’enjeu entre le monothéisme et son opposé, et c’est donc la trinité qui est en question, dont on parlera dans nos travaux, et l’ouverture du monothéisme en elle comme dépassement de l’alternative monothéisme-polythéisme, cette difficulté a été aussi contournée par l’opposition de transcendance et immanence: le véritable opposé du monothéisme comme transcendant serait le cosmothéisme, c’est-à-dire l’identifi- cation du divin avec le monde. cette autre façon d’entendre l’opposition dans laquelle le monothéisme est impliqué pourrait restituer les trois religions du livre à la même classe, mais elle laisse ouverte la question si la catégorie du monothéisme exclut une religion de la divinisation de la nature et si elle est limitée aux religions du livre. Une justification possible de cette façon d’opposer le monothéisme à son alternative serait de le qualifier comme éthique: la transcendance du monothéisme serait la transcen- dance d’une loi, d’un appel, d’un commandement, d’un envoi. mais s’il en est ainsi, ne devrait-on plutôt comprendre la «distinction mosaïque» comme distinction vrai / faux en d’autres termes que comme la vérité d’une histoire ou d’un récit? c’est-à-dire comme vérité d’une réponse et d’une obéissance, réponse à un appel et obéissance à un commandement, donc la vérité d’une fidélité? Dans quelle mesure un monothéisme philosophique, qui toutefois saisit des caractères fondamentaux des religions ainsi défi- nies, est-il capable d’inclure et de rendre compte de cette expérience?
De ce point de vue, parler des «monothéismes» pourrait être moins contradictoire: même le monothéisme historique le plus radical ne pourrait se présenter que com- me une des nombreuses manifestations et représentations d’un inconnaissable. on pourrait appliquer à cette idée ce qu’un des sommets de la théologie dit du Dieu révélé par Jésus-christ: «personne n’a jamais vu Dieu; le Fils unique, qui est dans le sein du père, est celui qui l’a fait connaître» (Jean, 1, 18). même si on reporte ces mots à un événement et une expérience historique unique tout cela a une signification si on l’en- tend et on l’interprète, d’où le monothéisme de la croyance se fait polymorphe dans les manifestations nécessairement plurielles.
le monothéisme ne constitue pas un problème en tant que figure de la violence métaphysique de l’ontologie occidentale face au polythéisme comme expression de la pluralité des herméneutiques: si on regarde l’histoire, la violence a eu lieu au-delà du nombre des dieux au nom desquels elle a été exercée. le monothéisme constitue un problème en soi-même, dans ses configurations religieuses et dans ses théorisations philosophiques. Questionner le monothéisme, selon le titre de notre colloque de cette année, signifie questionner au niveau de l’histoire des religions, de l’histoire de la philo- sophie, sur le plan herméneutique et phénoménologique, le caractère monothéiste des monothéismes, le caractère polythéiste des polythéismes, s’interroger en définitive sur les termes d’une théologie philosophique non seulement pensée, mais vécue.
Je tiens à remercier le «lumen christi institut» de chicago et son directeur, thomas levergood, qui a soutenu généreusement le colloque de cette année. Je remercie aussi le Département de philosophie et la Faculté de lettres et philosophiede l’Université «la sapienza» qui nous accueillent ici à Villa mirafiori.
Je voudrais également, puisque c’est une caractéristique de nos colloques de se fon- der sur une communauté d’étude qui procède ensemble dans le temps, rappeler ceux qui nous ont quitté: Gabriel Vahanian, qui était un des doyens des colloques, et peter Koslowski, fidèle participant depuis plusieurs années à nos travaux, disparu quelques mois après le dernier colloque.cette mémoire soit, comme nous avons toujours fait pour les collègues et amis qui ont traversé cette longue tradition, honorée par la conti- nuation du dialogue avec leurs oeuvres. 

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